Accueil Culture La Nuit des Chefs au festival de Carthage : Un dialogue musical enrichissant

La Nuit des Chefs au festival de Carthage : Un dialogue musical enrichissant

C’est sans relâche et durant deux heures que les chefs d’orchestre ont dirigé tour à tour l’Orchestre symphonique tunisien qui était à la hauteur de cette « Nuit des chefs ».

La Presse — Après une première représentation au Théâtre de l’opéra de Tunis, le festival de Hammamet et les Nocturnes d’El Jem, l’Orchestre symphonique tunisien a terminé sa tournée estivale à Carthage avec un concert « La Nuit des chefs  ». Une escale que le public, bien que peu nombreux, a visiblement appréciée compte tenu des ovations soutenues. 

Le concert s’est distingué par la diversité des chefs d’orchestre, qui, chacun selon sa sensibilité et son style, ont proposé une lecture symphonique du répertoire de son pays. Sans relâche et durant deux heures, les chefs d’orchestre ont dirigé tour à tour l’Orchestre symphonique tunisien qui était à la hauteur de cette « Nuit des chefs ». 

L’approche orchestrale proposée est basée sur la distribution des rôles entre les musiciens et le chœur à travers un concept musical qui valorise la musique occidentale et orientale, contribuant de la sorte à créer une passerelle entre l’Orient et l’Occident tout en respectant la spécificité de chaque pays.

Le chef d’orchestre italien, Andrea Tarantino, a donné le ton avec des airs d’opéra célèbres à l’instar de « Solo Mio » et « Partiro » interprétés par une soprano au timbre de voix puissant. Suite à cette belle introduction,  le chef d’orchestre algérien, Lotfi Saidi, a pris la suite de la direction pour réinterpréter quelques titres connus du répertoire de la musique algérienne dont « Ya Rayeh » de Dahmane Harrachi et « Chehilet Laayani », (La femme aux yeux de miel) adaptation algérienne de la chanson cubaine « Quizas », chantés en chœur par la chorale.

Puis sous la baguette du chef d’orchestre palestinien Elias Samar, les musiciens ont donné une version singulière du titre « Maoutini » composé par Mohamed Fleyfel et fredonné par un duo accompagné par le chœur du Théâtre de l’Opéra de Tunis et un autre  titre composé par Baligh Hamdi, suivi de « Ya Châabi Ya Oud Enad », paroles signées par le poète Tawfik Ziad.

Sous la direction et l’arrangement musical du Tunisien Shady Garfi, Monjia Sfaxi a chanté « Titfatah Lachkoun », chanson de Sonia M’Barek composée par Mohamed Triki suivie de « Aouedtini Ala El Ouid » d’Abdelkarim Shabou et « Ya Zahraten Fi Khayali » de Ferid Latrach. L’intervention musicale du chef d’orchestre turc Ahmed Baran à la cithare était excellente à tel point que les spectateurs séduits l’ont accompagné par des applaudissements.

Il a également mis toute son énergie dans l’exécution d’un solo rejoint par le violon puis l’ensemble de l’orchestre pour un morceau aux effets irradiants. Un cocktail de musique instrumentale symphonique orientale revisitée auquel Baran a imprimé sa sensibilité et son énergie. Invitée sur scène, Mine Bitmez, chanteuse turque, a offert au public une panoplie de refrains turcs chaleureusement ovationnés par l’auditoire. 

Hafedh Makni, au piano, et Shadi Garfy, à la direction, ont clos le concert avec « Lilet Omor » de Abderrab Idriss, célébrant ainsi une nuit où tous les chefs en redingote noire ont salué un public enthousiaste qui a découvert une nouvelle direction orchestrale diversifiée révélant les différentes tonalités d’interprétation.

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